Propos liminaires.
Je suis tout sauf un spécialiste d’Internet. Je ne possède ni compte Facebook, ni tweeter, ni Lindekin etc… A peine suis-je un utilisateur basique des messageries et de Google. Il ne s’agira donc pas d’un travail sur les modes d’expression et les processus des débats et forums sur le web, mais la manifestation d’une sorte d’effarement devant le développement et la puissance d’Internet et des réseaux sociaux.
D’abord une anecdote révélatrice. Dans la banque où travaille mon fils le digital a pris, comme dans tous les établissements financiers, une place prépondérante. Les responsables de l’informatique se sentent parfois investis d’un savoir et d’un pouvoir qui vont au-delà de leurs compétences. Avant l’élection américaine l’un d’eux avait prévu le plus sérieusement du monde la victoire de Trump. Pourquoi? Parce qu’il envoyait plus de tweets que les autres candidats! Devant ce genre de révélations on est pris entre le rire et l’effroi. Si la production de messages sur les réseaux sociaux n’est plus considérée comme de l’information ou à la rigueur comme l’expression d’une opinion, mais comme un marqueur politique et idéologique, où va-t-on?
Un dossier du Monde des idées(1) m’a incité à dépasser la seule réaction affective. Le titre choisi “Comment débattre sans haine sur Internet?” pointait à la fois une dérive inquiétante et l’éventualité d’une solution. Rappelons qu’Internet se définit d’abord comme un outil, “ Voici une première base d’Internet. Le réseau des réseaux s’est constitué pour qu’une information parvienne à bon port sans entrave ni politique ni commerciale. Le flux est ici l’élément clé (…) Les valeurs et idéologies associées au réseau des réseaux sont donc des valeurs de liberté voire libertaires.” (2) Comment et pourquoi cet outil de communication est-il si souvent devenu un véhicule de haine?