Evolution de la société et souffrance au travail

Mes études d’abord, mes expériences professionnelles ensuite, m’ont amenée à m’intéresser à la SOUFFRANCE AU TRAVAIL et c’est sur ce sujet que je voudrais échanger avec vous dans le but de pouvoir contribuer au progrès social que serait dans le monde du travail une meilleure pratique de nos vertus républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité.

Quand on tape « souffrance au travail » sur Google, on voit immédiatement apparaitre sur la première page une multitude de liens vers des sites comme souffrance-et-travail.com, souffrancetravail.fr, et des sites dédiés à la psychologie ou à l’actualité. La formule est répandue, diffusée, médiatisée, parfois peut-être surmédiatisée à tel point qu’elle devient une arme que les salariés brandissent devant leur employeur, et celui-ci feignant de ne pas la voir de peur d’être obligé de s’en défendre.

En 2008, quand j’étais étudiante, internet n’était pas si prolifique sur la question : en quelques années, la souffrance au travail dans ses effets actuels est devenue un des sujets majeurs, qu’on a demandé aux directions des ressources humaines de traiter ou d’étouffer. Il semble pourtant qu’elle ne date pas des années 2000 comme on a tendance à le penser, et qu’elle serait le résultat de quelques décennies de changements (ou mutations) sociétaux.

Je vais articuler cet article autour de trois axes :

D’abord en essayant de préciser l’identité de la société moderne ;

Ensuite en analysant les contraintes de la vie professionnelle aujourd’hui ;

Enfin, en réfléchissant aux actions à mener pour pallier ce problème de société.

Economie et Humanisme

L’objectif de cette chronique est de mettre un peu d’économie politique fondée sur des faits au centre de nos discussions, dans le souci de disposer de ce que les anglo-saxons appellent une « image globale ». Ce souci de ne pas s’en tenir à ne vision partielle a été considéré comme plus important que s’attacher à des chiffres cités à la virgule près, mais sortis de leur contexte. Les ordres de grandeur ont tous été vérifiés.

Le second parti pris a été de synthétiser, d’organiser, afin d’éviter d’écrire un ouvrage d’un volume supérieur à celui de la « Somme Théologique » de Thomas d’Aquin, il y a un peu plus de cinq siècles : 45 millions de signes, soit 35 000 feuillets journalistiques et approximativement une dizaine de milliers de pages, dans le format du présent document (TMR 12). Et encore, comme chacun sait, cette Somme est restée inachevée.

Pour y parvenir, la méthode retenue a consisté à essayer d’examiner des concepts sous leurs différentes facettes, méthode que l’on retrouve chez bon nombre d’auteurs, y compris d’ailleurs chez Thomas d’Aquin, qui tenta d’apporter réponse aux 611 questions qui lui paraissaient faire le tour des connaissances humaines de son époque. L’objectif ici est moins ambitieux. Il est d’essayer de mettre en évidence quelques-unes des questions-clés de la thématique économie/humanisme, moins dans le souci d’apporter des réponses définitives que pour identifier des contradictions et susciter des questionnements.

Le travail web 3.0

La notion de web 3.0 est encore toute récente, même si les chercheurs en informatique en parlent depuis bientôt 10 ans. Cette terminologie « web x.0 » permet d’illustrer les évolutions d’Internet, cet outil qui avait été créé dans les années 1990 sous sa version web 1.0. A sa création, il diffusait l’information de manière descendante (sites statiques). Quand la version web 2.0 est arrivée dans les années 2000, Internet est devenu un objet social et communautaire (forums, blogs…), et son utilisateur y est devenu actif. Avec le web 3.0, nous sommes entrés dans l’ère des objets connectés, de la mobilité, centrée sur le besoin de l’utilisateur. De manière plus concrète, un individu peut interagir avec Internet, via des objets comme sa tablette, son smartphone, sa montre, ou encore sa voiture, connectés en permanence à l’outil qui est programmé pour le suivre dans l’espace et le temps et enregistrer ses mouvements et ses préférences. Et la révolution réside dans le fait qu’Internet est capable de comprendre ses comportements et ses demandes, et de lui proposer des services, solutions ou alternatives en fonction de l’analyse qu’il aura faite de l’environnement. Par exemple, si vous vous trouvez dans la rue et demandez oralement à votre smartphone de vous trouver un restaurant italien qui fait de la vente à emporter, il vous transmettra toutes les adresses qui se trouvent autour de vous. Et si vous continuez de marcher dans la rue, il s’adaptera et mettra à jour cette liste au fur et à mesure. Le web 3.0 est donc une version centrée sur l’individu et l’hyperréactivité à sa demande ou à ses besoins.

Je vous laisse imaginer ce que peut être le travail web 3.0 dont je vais parler plus en détails dans le propos qui suit.

De la Marchandisation

En quoi la marchandisation mondialisée interroge-t-elle la conception que nous avons de l’Homme et en quoi interpelle-t-elle les sociétés démocratiques ?

Mais qu’est-ce que le marché ?  Il y a débat sur la nature même du « marché ». Pour les uns,  tenant de l’idéologie dominante, il est la référence absolue semblant même exercer sur eux une véritable fascination.

Il serait le moteur de l’utopie libérale : a priori l’essentiel du projet néolibéral consisterait à instituer une véritable marchandisation  de la société, en profondeur, visant, in fine, à bâtir une société où règne la concurrence.

Pour d’autres, à l’inverse, le terme même de « marché » est connoté de façon péjorative. Pour eux, selon un schéma de type marxiste, le marché est avant tout l’instrument de l’exploitation économique.