Quel est le sens du mot « égalité » qui est au centre de la devise de la République ?
Dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, nous lisons : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Il faut noter au passage que les trois valeurs de la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » de la République, figurent dans cet article premier. Et nous remarquerons en ce qui concerne l’égalité, qu’il s’agit de l’égalité en dignité et en droits. Car, comme chacun peut le constater, les êtres humains ne naissent égaux ni par la nature, ni par leur situation à la naissance. D’ailleurs, dans l’esprit des fondateurs de la République, « Le projet de l’égalité-relation s’était en conséquence décliné sous les espèces d’un monde de semblables, d’une société d’individus autonomes, et d’une communauté de citoyens. […] L’idée socialiste, au XXIe siècle, se jouera autour de cet approfondissement sociétal, de l’idéal démocratique[1]. »
Divers mécanismes de séparatisme et de ghettoïsation, sont aujourd’hui partout à l’œuvre, accompagnant la dénationalisation, créant ainsi une crise de l’égalité[2]. Mais pour analyser le problème de l’égalité républicaine, il faut donc faire la différence entre diverses façons de concevoir l’égalité ; principalement : l’égalité-équivalence, fondée sur la considération de l’autre comme mon semblable, les différences n’entachant pas la relation de similarité humaine, et l’égalité d’autonomie, définie par l’absence de sujétion d’un humain à un autre humain, ces deux formes d’égalité étant constitutives de la dignité humaine ; et enfin l’égalité en droits dans la participation à la vie de la société, liée à la citoyenneté et à l’activité civique.
L’invention de l’égalité en 1789, accompagnait le rejet viscéral du privilégié. Il en est découlé, la définition de la démocratie d’abord comme une société de semblables, mais aussi une société dans laquelle nul n’est soumis à la volonté d’autrui, les individus étant égaux en liberté, chacun autonome et sujet responsable de lui-même, et enfin une société où « La citoyenneté est la troisième modalité d’expression d’une société d’égaux » ; il s’agit de l’égalité des droits de tout citoyen, au regard de la gestion de la chose publique.
Mais il reste un point qui pose problème, c’est l’inévitable inégalité des situations socio-économiques.