La Vérité au risque du fanatisme

La question de la vérité est  essentielle dans la philosophie,  dès ses débuts. Elle le reste car elle tient une grande place dans la vie individuelle et collective  des individus et des sociétés,  dans toutes les relations humaines. Dans ces temps d’incertitudes que nous vivons, nous cherchons des repères, au moins des convictions qui puissent orienter nos jugements et nos actes.

L’attention se focalise aujourd’hui, sur des entreprises, des actes et des crimes barbares, dans diverses régions du monde, notamment au Moyen orient, où s’est installé par la guerre, un Etat qui se proclame islamique. Il se réclame d’une certaine interprétation littérale et passéiste de  l’islam et de son texte sacré, le Coran. Ainsi justifierait-t-il le fanatisme qui s’y exprime sans limites. Ce fanatisme serait, dans ce cas, lié à une religion, à la vérité qu’elle prétend détenir.

Cette situation conduit à un triple questionnement : que faut-il donc entendre  par vérité et comment y accède-t-on ? Comment est-elle liée au  fanatisme ? Comment s’en protéger ?

Orwell et la "Common Decency"

  1. ET LA COMMON DECENCY

L’écrivain anglais George ORWELL  a été longtemps réduit à 1984, chef d’œuvre de la politique fiction, mais cet arbre magnifique cache une forêt riche et complexe. L’intérêt récent porté à son travail d’essayiste et de journaliste est venu compléter les études sur son œuvre de romancier pour mettre en évidence une réflexion originale et forte qui a même suscité l’émergence d’une « gauche « orwellienne » dans le débat politique,

Je connaissais 1984  et la Ferme des Animaux mais j’ai découvert  par un curieux détour la philosohie de la « common decency ».

Peu après « l‘affaire DSK », en mai 2011, dans une tribune libre du journal le Monde M.Deloire, essayiste, écrivait : « La démocratie française a besoin d’une sérieuse cure d’un remède inventé par G.Orwell, la « common decency », une morale de la simplicité et de l’honnêteté. Elle devrait s’imposer aux politiques, aux intellectuels autant qu’aux journalistes. La décence commune en l’espèce c’est le respect des personnes, bien entendu, mais surtout le refus de l’hypertrophie verbale, une obsession de la soumission aux faits. »

Cet article retint mon attention, il correspondait exactement à ce que je ressentais à l’époque : la licence que se donnait une « élite » par rapport à la morale communément acceptée,  Orwell donnait un nom à cette réaction.

C’est sur cette formule et ses implications politiques et philosophiques que je voudrais revenir.

A la recherche de la vérité

On dit qu’il faut avoir l’amour de la vérité ! Toutefois pour l’aimer il faut la découvrir ! Le plus important c’est la  « recherche de la vérité ».

On pourrait croire que la vérité est comme une lumière à la portée de tout être humain qui veut bien ouvrir les yeux et les tourner du bon côté. Or, cette vérité que l’on croit ainsi découvrir d’évidence est généralement une illusion ou un mirage. La vérité des choses, autant que celle des êtres, et de l’Être, est toujours masquée par les apparences.

Lorsque quelqu’un affirme que ce qu’il dit est la vérité, il veut dire que, sur le même sujet, toute affirmation différente serait fausse. Il sous-entend que, du point de vue où il se situe, son affirmation de vérité, se rapportant clairement à l’objet déterminé dont il parle, est unique en vertu du principe de non-contradiction. Et en effet, l’affirmation de vérité devrait toujours se rapporter clairement à l’objet dont on parle et, en vertu du principe de non-contradiction[1], être unique en ce qui concerne le point de vue d’où l’on se situe.

Or la diversité des opinions qui s’expriment à propos d’un même objet, en prétendant dire la vérité, montre que les opinions ne sont pas la vérité. La vérité n’est jamais accessible d’évidence. Pour découvrir la vérité derrière le voile des apparences il faut la chercher !

Si on la trouve, est-elle toujours aimable ?

Réflexion sur la spiritualité

            Qu’est-ce que la spiritualité ? Prenons pour définition générale que la spiritualité est la vie ou l’activité de l’esprit. Il s’ensuit évidemment que la nature de la spiritualité découle de la nature de l’esprit. C’est donc par là que nous commencerons : Quelle est la nature de l’esprit ?

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Le mot esprit désigne le principe de la vie incorporelle de l’homme et l’inspiration provenant de Dieu, le souffle vital, « le principe qui fait être », compris comme immatériel et substance incorporelle. Par extension, tout être incorporel, supposé vivre en dehors du monde matériel, est qualifié d’esprit. Dieu lui-même est pur esprit. Quant à l’esprit humain, il serait à la fois : le siège de la pensée et de la vie intellectuelle, et aussi le lieu des influences “ surnaturelles ”. Depuis qu’il pense, l’être humain s’est imaginé qu’une chose immatérielle, le siège de sa pensée, la partie supérieure de son âme, son esprit, pourrait peut-être échapper à la destruction et poursuivre au-delà de la mort son existence, ailleurs et autrement ? L’esprit constituerait la véritable personne humaine. Il aurait sa vie propre et devrait préparer sa vie éternelle. Cela en gouvernant le corps et en réglant la vie matérielle dans le sens des volontés divines. La spiritualité, qui qualifie la vie de l’esprit, aurait ainsi pour fonction, d’assurer la réalisation de l’Espérance d’une immortalité heureuse